Une offre politique renouvelée?

Les scrutins communaux du 14 octobre 2018 en Belgique francophone furent organisés dans un contexte de méfiance particulièrement important vis-à-vis des partis politiques traditionnels. Les affaires dites « Publifin » en Wallonie et du « Samusocial » à la ville de Bruxelles – concernant la légalité et la légitimité politique de rémunérations perçues par des mandataires politiques locaux – étaient de nature à déstabiliser l’ancrage local des partis nationaux impliqués. En outre, aux niveaux régional et fédéral, la formation des coalitions à la suite des élections de 2014 donna lieu à des situations inédites. D’une part, le Mouvement Réformateur (MR) figurait comme l’unique parti francophone de la majorité fédérale, en position de « seul contre tous » et essuyant de nombreuses critiques d’une opposition « de gauche ». D’autre part, le centre démocrate humaniste (cdH) en coalition avec le PS à la Région wallonne rejeta son partenaire du gouvernement dans l’opposition durant l’été 2017, et s’allia au MR pour le reste de la législature.

 Dans ce contexte, les élites politiques traditionnelles implantées au niveau communal allaient-elles être sanctionnées par les électeurs ? Allaient-elles souffrir de la concurrence de nouveaux acteurs politiques se distanciant de la « classe politique » établie, notamment les « listes citoyennes »? En d’autres mots, assisterait-on à une offre politique renouvelée provoquant une transformation des rapports de force au sein de l’espace politique francophone ?

 Des chercheurs issus de quatre universités belges francophones (UCLouvain, ULB, ULiège et UNamur) ont répondu conjointement à ces questions. Ils analysent l’offre électorale dans les 253 communes francophones de Wallonie et les 19 communes de Bruxelles lors du scrutin du 14 octobre 2018. Au total, 1 195 listes furent analysées. L’ouvrage examine l’impact du contexte politique et institutionnel exposé ci-dessus sur la composition de l’offre électorale (les types de listes et le profil des candidats), sur les stratégies et sur les performances des acteurs politiques (candidats, partis politiques nationaux, listes locales et citoyennes, etc.). Il questionne par ailleurs la nature fondamentalement « locale » des élections communales et leur rapport aux dynamiques politiques nationales et régionales.

 

Les contributeurs: Caroline Close - Sophie Devillers - Jérémy Dodeigne - Camille François - Geoffrey Grandjean - Vincent Jacquet - Maria Jimena Sanhueza - Thomas Legein - Geoffroy Matagne - Emilien Paulis - Jean-Benoit Pilet - Min Reuchamps - Vivien Sierens - David Talukder - Ferdinand Teuber - Aurélie Tibbaut - Audrey Vandeleene - Emilie van Haute