Panacée démocratique ou Cheval de Troie: les élus devraient-ils prendre part à la démocratie délibérative ?
Dans le contexte actuel de crise du système représentatif et du délitement du lien entre représentants et représentés, ce projet de thèse vise à expérimenter et évaluer un modèle innovant qui permettrait de renouveler ce lien de plus en plus fragile : les mini-publics mixtes. Ceux-ci sont définis comme des assemblées réunissant pour plusieurs heures ou plusieurs jours quelques dizaines de citoyens issus de tous milieux ainsi que leurs élus autour d’un sujet de société pour lequel ils sont amenés à délibérer et à formuler des recommandations qui seront ensuite transmises aux institutions politiques traditionnelles.
Ces processus se multiplient, ainsi, il est urgent de faire la lumière sur la meilleure manière de les organiser afin qu’ils puissent en effet participer à renouer les liens entre élus et citoyens. En effet, si ce potentiel est sous-jacent, il pourrait ne pas se dévoiler si les élus viennent à dominer le processus, au risque d’engendrer une grande frustration auprès des citoyens avec lesquels ils étaient invités à venir délibérer.
Afin de découvrir sous quelles conditions ce scénario pourrait être évité, cette thèse repose sur un design expérimental testant l’effet (1) de la proportion d’élus au sein du processus et (2) du niveau de pouvoir auquel le processus s’organise.
Fin 2019, ce sont donc 51 citoyens et 19 élus wallons qui se sont rencontrés par tables de 6 à 8 personnes (avec 0, ¼ ou une moitié d’élus, soit nationaux soit fédéraux et régionaux afin de tester l’effet de ces deux changements de design). Leurs délibérations, sur le thème de l’immigration et de la diversité culturelle, seront enregistrées, retranscrites et codées selon le Discourse Quality Index.
Contact: Sophie Devillers
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